La Covid-19 en Afrique de l’Ouest a masqué des épidémies de maladies évitables par la vaccination, comme l’épidémie de rougeole chez les enfants en Guinée en 2021-2022, caractérisée par l’absence de confirmation des cas cliniques suspects. Au cours des semaines 13 à 22 de 2022, des échantillons de salive ont été prélevés sur 213 enfants (âgés de 3 à 60 mois) présentant des symptômes similaires à ceux de la rougeole au sein du dispensaire St Gabriel de Conakry. Les échantillons ont été traités dans un milieu de transport viral (VTM) et testés le même jour par transcriptase inverse triplex – réaction en chaîne de la polymérase en temps réel pour la rougeole, la rubéole et la RNaseP.

Les échantillons ont également été testés pour le HHV6 et le Parvovirus B19, des virus provoquant des signes cliniques similaires à ceux de la rougeole. Nous avons confirmé 146 (68,5 %) cas de rougeole, 27 (12,7 %) cas de rubéole, 5 (2,3 %) cas de rougeole-rubéole doublement positifs, 35 (16,4 %) cas de HHV-6 et 8 (3,75 %) cas de parvovirus B19. Pour tester la robustesse du test, 27 échantillons ont été conservés à une température comprise entre 26 et 30 °C. La rougeole et la rubéole étaient toujours détectées après 7 jours à 26-30°C, et après 21 jours, la rougeole et la rubéole étaient toujours détectables dans tous les échantillons sauf un. Le séquençage a indiqué la circulation du génotype B3 de la rougeole, comme prévu en Afrique de l’Ouest. Cette étude met en évidence la robustesse du test de diagnostic de la rougeole et de la rubéole sur des échantillons de salive conservés dans du VTM. Le niveau élevé de détection de la rubéole a remis en question la stratégie de vaccination antirougeoleuse à valence unique.